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Début des hostilités.

Après une bonne nuit (même si je me suis réveillé toute les heures), debout à 7h. Un militaire de 25 ans qui était dans notre chambré dormait toujours alors qu’il nous avait fait tout un discours comme quoi il devait partir tôt et qu’il se levait tous les jours à 6h00… mais apparemment pas aujourd’hui (avec mes amis belges on c’est bien marré en voyant qu’il était toujours là).

Petit déjeuner à 7h30, un bon chocolat chaud et c’est parti pour s’équiper avant de rejoindre le point de rendez-vous. J’avais décidé de partir à pied même si ce n’était pas à côté, mais plus pratique. J’arrive donc à 8h15 à la maison de la montagne en cherchant d’éventuels stagiaires comme moi. Une seule personne était là, habillé avec les même vêtements que moi. Je l’accoste étant persuadé que s’il me ressemblait ca devait être quelqu’un de bien. Effectivement, après avoir discuté un peu avec “Francis”, c’était quelqu’un de bien et en plus il faisait aussi le stage.

L’heure du rendez-vous approchant, on commence à se demander si on ne sera que deux. Toujours personne à l’horizon. Puis notre guide arrive. Il nous donne comme première consigne d’aller boire un café dans le bar en dessous, le temps de trouver les autres (surement un accord pour boire à l’œil). Au bout de quelques instants, nous faisons connaissance avec trois autres personnes, mais il en manque toujours une. Certains n’avait pas leur équipement et sont allé le chercher à ce moment là (si j’avais su, j’aurais pu faire de même). La cohésion du groupe commence à se faire, le guide nous distribue l’équipement et le pic-nic et nous voilà partis à cinq plus le guide dans sa voiture (autant dire que le groupe se serrait les coudes), direction le train à crémaillère du Montenvers.

Le guide nous donne nos badges et nous montons dans le train pour écouter toute la science de notre guide. On l’avait déjà remarqué, mais dans le train on a pu découvrir à quel point c’est une virtuose de la parlotte, parlant aussi bien de phisio, d’alimentation ou de montagne en nous expliquant d’une manière scientifique puis poétique puis pour les nuls en finissant par une blague. Un bon guide bien sympa qui a déjà bien roulé sa bosse. En gros, pendant la montée du train, il nous a expliqué le stage, ce que nous allions faire aujourd’hui et répondu à nos questions. Nous avons appris beaucoup de choses sur les glaciers, comment marcher dessus et les pièges fréquents, mais il nous a également fait un peu de théorie. En effet, il nous a expliqué qu’un glacier (comme celui que nous allions voir) avançait de 60m par an. En fait, la neige qui tombe au sommet met 2ans pour se transformer en glace et 70 ans plus tard, cette glace arrive en bas du glacier. Donc, si l’on suit bien ce raisonnement, si le niveau d’un glacier s’amoindrit c’est tout d’abord parce qu’il y a 70 ans il n’y a pas assez neigé au sommet (et pas forcément le réchauffement de la planète). Le problème actuellement, c’est que le peu de neige qui tombe est trop exposé au soleil et fond avant de pouvoir se transformer en glace. Cela est vrai pour cette saison, donc dans 70 ans on devrait voir remonter le glacier (mais peu être qu’il y a 70 ans il y a eu beaucoup de neige et que donc le glacier va descendre cettevannée).

Trève de théorie, nous atteignons la gare d’arrivée à 1913m. Le guide nous explique comment ranger rapidement un piolet puis nous partons. Je pensais que nous aurions une petite vérification de nos sac, mais non. Nous prenons donc un petit chemin qui mène à des échelles qui descendent jusqu’à la mère de glace. On m’avait parlé de ces échelles : des échelles de 200m de long sur la paroi, sans assurage. J’imaginais déjà la chute potentielle, la sac qui se coince… Pendant ce temps nous continuons sur ce chemin et à l’aide de pancarte (en plus des traces sur le relief), on pouvait deviner le niveau du glacier il y a 200ans, c’est à dire 200m plus bas.

Nous arrivons donc à ces fameuses échelles, mais en fait elle ne sont pas si impressionnantes. Au maximum elles font 15m et il y a une terrasse entre chaque. En plus elle sont par moment quasiment à l’horizontal et on a l’impression de se coucher sur le rocher. Ce qui est amusant dans ces échelles, c’est qu’elles sont par doublon voire plus, qu’il y a différents itinéraires et cela devient très pratique et judicieux de bien choisir son échelle pour croiser les gens, surtout quand il s’agit d’un bataillon de chasseurs alpins.

Nous arrivons enfin sur la Mer de Glace. Nous commençons sans les crampons pour ressentir le contact avec la glace. Ce qui est surprenant, c’est que ce n’est pas de la glace bien blanche, bien lisse et bien glissante. En effet, la glace a beaucoup d’aspérités et cela craque un peu quand on marche dessus. Bien sur, s’il pleut et gèle derrière cela deviendrait très glissant. Pour la couleur, cela dépend des endroits, mais sur la bas des glaciers c’est assez gris avec beaucoup de cailloux provenant de la roche laissée apparente par la fonte du glacier. De plus, un glacier peut récupérer beaucoup de résidus de la pollution atmosphérique. Si l’on touche la poussière sur la glacier on se rend compte que cela est gras.

Après toutes ces découvertes, nous continuons un peu notre marche selon les conseils de notre guide (ne pas appuyer sur les orteils, ne pas pousser sur le pied arrière mais tirer sur le pied de devant).

Ensuite, nous nous arrêtons pour mettre les crampons. Tout de suite on se sent bien maintenu, c’est efficace. Nous marchons tranquillement pour nous habituer aux crampons. La mer de glace est globalement plate, mais par moment nous franchissons de petits murs pour apprendre à franchir des obstacles et des pentes plus fortes. En fait, il faut laisser aller la cheville pour que le pied soit bien à plat et que les crampons s’enfonce bien. Ensuite, une autre chose délicates consiste à se mettre un peu en avant lorsque l’on descend, toujours pour que les crampons soient bien positionnés.

Au bout d’un petit moment de marche et d’exercice, nous nous arrêtons pour faire une peu de cascade de glace. Le guide nous montre comment utiliser des broches à glace et autre système d’assurage sur glace. Ensuite il monte en tête une cascade de 15m avec un petit dévers au sommet. Puis, une fois assuré, ce fut notre tour à chacun. La cascade de glace c’est bien sympa, beaucoup plus facile qu’il n’y parait, enfin physiquement. En effet, il faut surtout avoir une bonne technique, mais on tient tellement bien sur les pointes avant des crampons qu’il n’y a pas trop d’effort à fournir.

Après cela, nous prenons notre pic-nic puis nous faisons demi-tour. Au bout d’un petit moment, le guide nous montre comment faire un mouflage avec de la démultiplication de force. Ainsi, il peut possible de remonter quelqu’un de lourd sans trop forcer. Une fois le système mis on place, nous sommes allés à deux aux fonds d’un trou en essayant de ne pas monter mais nous étions vraiment tractés par le système qui ne nous laissait pas le choix. Très efficace. Le plus dur en fait et de pouvoir avoir un point d’encrage.

Ensuite, retour aux échelles et rebonjour aux chasseurs alpins. Nous reprenons le train pour redescendre dans la vallée et aller prendre une douche.

Nous avions alors rendez vous à nouveau à la Maison de la Montagne le soir à 18h30. Une fois de plus, seul Francis et moi étions à l’heure. Ensuite, sont arrivés deux des autres stagiaires dont “Paul” qui n’avait pas pu arrivé à temps le matin ayant un retard dans son voyage depuis Moscou. Du coup, nous avons fait les cordée et je fut bien content d’être avec Francis. A ce moment, nous avons fait connaissance avec “Claude”, notre guide attitré. En effet, à partir de maintenant, chaque cordée était constituée de 2 stagiaires et d’un guide. Chaque groupe décidait de son côté de se qu’il faisait. Nous décidons donc de nous retrouver le lendemain pour une jolie course…

Et voici le tracé :

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Télécharger le tracé (.kmz à ouvrir avec Google Earth).

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